Suite de l’interview de Joel et Benji dans The Strombo Show. La première partie s’arrêtait à 10m13s.
MDDN, Good Charlotte, Humilité
G: c’est drôle vous savez, je me suis excusé, je me rappelle quand DC flag est sorti et j’ai dit à l’antenne, vous devriez tous suivre ce que Good Charlotte font parce que les Beastie Boys l’avaient fait. Ils ont regardé les gens qui étaient avant eux, qui ont fait qui ils étaient, Grand Royal, et c’est genre apprécier les gens qui sont venus avant vous, pas juste parce que c’est la chose correcte à faire mais c’est ta responsabilité envers le public pour qu’ils connaissent ces groupes. Ouais Keith Morris, c’est un gars que j’avais interviewé quand j’étais plus jeune, il m’a fait connaître ces groupes dont je n’avais jamais entendu parler avant et j’étais là, c’est notre boulot de dire aux gens, tu vois, si je peux parler aux gens de Misfits ou autre, c’est mon boulot.
Et je me rappelle DC Flag, je pensais que c’était vraiment un moment cool. Et aussi parce que personne avait fait ça, pris ces groupes qui n’allaient pas être convertis, qui n’avaient aucune chance de se séparer, tu vois, un groupe de Keith Morris, c’était juste pour qui voudrait l’entendre.
B: c’était fun pour nous aussi, on a pu prendre avec nous plein de groupes cool en tournée. Je veux dire, on n’aurait jamais pu l’imaginer tu vois. On a plein de souvenirs avec ça.
J: j’écoute toujours cet album de Hazen Street. C’était super.
G: Vous dites que Good Charlotte est en meilleure santé, vous voulez dire quoi, heureux oui mais vous dites que c’est fort.
B: oui je veux dire, tous les aspects de notre business sont à la hausse comme jamais avant.
G: comme le streaming
J: et genre la durabilité du business parce qu’on ne se crève pas en tournée. Je pense qu’on part en tournée quand on sent que cela a un sens. Tous les concerts que l’on fait maintenant, qu’est ce qu’on ressent? On était en tête d’affiche de festivals en Europe ce qu’on avait jamais fait. On a joué plein de festivals mais pas en tête d’affiche. On joue dans des grosses salles dans lesquelles on a jamais joué et c’est intéressant et je pense que le groupe est heureux donc on a pas le sentiment d’avoir un réservoir vide.
B: si je pouvais expliqué à quel point c’est super de faire le genre de choses que l’on fait maintenant et les interactions qu’on a avec les gens. Quand on s’est éloigné, on boitait, on ne savait pas si on était intégrés dans le monde tel qu’il était. C’était un moment bizarre, c’était déroutant. On était honnêtes dans tout ce que l’on faisait. On voulait vraiment aider les gens, donner un message positif aux gens donc quand tu tends le bras et tu essayes et tu sors du jeu en boitant, tu te sens un peu vaincu tu vois.
G: c’est difficile, surtout vous les gars qui vous êtes battus pour en arriver là
B: ouais je pense qu’aucun d’entre nous avait commencé avec une haute estime de soi, on se battait pour tout. Et aussi je pense que c’est important de reconnaître comment tu te sens et être ouvert. Je partage avec lui ou ma femme ou mes meilleurs amis, genre c’est ok de se demander où on appartient? Tu sais si tu te sens vieux et rejeté et pas utile et pas efficace.
J: pas efficace, pas productif, c’est un mauvais sentiment mais je pense que c’est normal pour tout le monde. Je vais bientôt avoir 40 ans et tu te demandes, quel est mon utilité sur la planète? Qu’est ce qui me rend spécial? Je veux contribuer, au bout du compte c’est ce que tout le monde se demande.
G: surtout quand tu es connu quand tu es jeune et tu vas être en apparence défini par qui tu étais quand tu étais jeune
B: qui tu étais à 21
G: ouais et si tu as des problèmes d’estime de soi comme tout le monde, tu es là, putain comment je fais ça déjà? Et puis l’industrie est une industrie qui cible les jeunes
J: Et cette industrie ne se prête pas à la vulnérabilité, tu es assis là et ce que notre industrie fait est que tu dois te protéger parce que les gens vont te critiquer
B: mettre un costume
J: et donc pour moi c’est genre quel était mon vieux modèle quand j’étais jeune quand j’avais la vingtaine, c’était se gonfler à bloc pour ne pas montrer à qui que ce soit des faiblesses ou de la vulnérabilité, ou une basse estime de soi et quand on est partis et quand on est revenus aux trucs de base dans la vie tous les deux, quel est notre rêve maintenant? Et à ce moment là je ne pensais pas que Good Charlotte faisait parti du rêve, je l’avais laissé derrière, je me disais, je ne referai plus jamais ça
B: oui il a dit qu’il ne le referait plus
J: et je disais aux gens, j’étais dans un groupe avant, je disais vraiment ça, mais parce que je rejetais la notion de groupe et j’étais là, commençons cette entreprise et travaillons avec notre propre label, trouvons des choses qui nous intéressent et faisons quelque chose de productif donc on a commencé à faire ça et à monter en puissance avec ça et puis l’idée de Good Charlotte est revenue parce que je pense qu’on a retrouvé notre confiance en nous et on a pu être nous-mêmes, on a pu accepter les critiques et être ok avec tout. C’est là où j’en suis arrivé dans ma vie, bien sûr les enfants ont fait partie de ça.
B: on a eu un moment aussi où on a repensé à ces petits jeunes qu’on était, parce qu’on était si jeunes, et on se disait, j’aime ces gars mec, je suis fier de ces gars, je ne veux pas le cacher.
J: et je pense qu’on a tout intégré ensemble au moment où on a décidé de refaire un album, faisons une tournée, on a pas besoin d’en faire trop, soyons nous-mêmes et soyons ok avec ça.
B: montrons aussi l’exemple aux jeunes artistes avec qui nous travaillons, comment faire du business, comment traiter les gens, tu sais, comment tu fais des tournées autour du monde.
G: vous avez vu le bon et le mauvais pas vrai?
B: ouais on a tout vu et tu sais une des choses qui fait que notre groupe ait survécu à tout ça, aux hauts et aux bas, c’était qu’on s’est fait beaucoup d’amis, parce que les gens sont toujours vraiment important pour nous, et on a beaucoup de gens qui nous soutiennent .
J: et peu importe ce qu’il s’est passé dans notre carrière, nous avons jamais compromis nos principes, de comment on traitait les gens.
G: rappelez vous des gars de Simple Plan qui vous ont toujours soutenu
B: c’est pareil pour nous
J: on traite les gens bien et je pense que tout le monde doit être humble parfois et on a certainement eu nos moments où on a dû être humble et je pense que l’humilité c’est vraiment intéressant parce que maintenant j’adore l’humilité, ça me permet de rester honnête.
C’est très dur à cet âge, ma famille, tu sais les enfants te font réaliser ces trucs mais pour moi, c’est très dur de m’offenser, tu ne peux pas vraiment m’offenser maintenant. Parce que tout le monde mérite…et même avec ce que tu as dit avant, tout le monde mérite d’expérimenter les choses et de faire leurs erreurs et dire des choses pour lesquelles ils peuvent s’excuser ensuite, je pense que les gens méritent cette espace, c’est juste humain.
G: écoute je pense que vous avez absolument raison et quand je vous ai dit ça, ce n’était pas pour que vous me fassiez sentir mieux, je suis ok avec mes choix et je n’ai pas besoin non plus d’adoucir ce que j’ai fait quand j’avais 24 ans parce que j’ai 45 ans maintenant mais je me suis rendu compte que je suis plus proche maintenant de quand j’avais 18 ans et je pense que l’humilité y est pour beaucoup parce que quand on est jeunes on sait assurer le show mais le soir tu peux toujours pleurer.
Être père, la famille
G: Ça fait quoi d’être papa? Étais-tu inquiet par rapport au genre de papa que tu serais?
J: Bien sûr, je n’avais une super solide référence sur laquelle m’appuyer mais je pense, comme pour tout, si tu es entier sur ce qui est important pour toi, je pense que tu te lèves et tu essayes tous les jours et genre
B: c’est un père super
J: je fais de mon mieux et je pense vraiment que ma priorité dans la vie, mon rêve c’est d’être un bon père de famille. Et je pense que nous tous, peut être que ce sont les gens de notre âge, et je pense que c’est une période et génération intéressante, je pense que c’est une génération de supers papas
G: il y a beaucoup de supers papas.
J: pour moi la tendance, c’est qu’il y a beaucoup de supers papas, des gars qui veulent avoir une famille
G: C’est intéressant parce que dans les années 70 et avant, les mecs se barraient
B: je pense qu’à cette époque ce n’était pas ok, il y a beaucoup de choses dont on ne pouvait pas parler, beaucoup de choses pour lesquelles on ne pouvait pas demander de l’aide, et beaucoup de fois cela faisait que les gens prenaient la « fuite » et je pense que maintenant c’est beaucoup mieux. C’est plus facile de parler de plein de choses, tu peux avoir de l’aide pour des trucs
J: et c’est beaucoup plus indulgent, je pense que l’acceptation que tu ne sais pas ce que tu fais…tu peux revenir en arrière…si tu fais du mal à quelqu’un ou tu fais quelque chose de mal, encore une fois je pense que c’est l’âge, je n’ai forcément besoin du pardon de quelqu’un mais si je vois quelqu’un à qui j’ai dit des trucs quand j’étais jeune, quand je les vois je vais en profiter pour arranger les choses et leur dit quelque chose, pour moi. Et je pense que dans la vie de famille c’est la même chose, il y aura des hauts et des bas parce que c’est un nouveau territoire mais au fur à mesure, si tu acceptes le fait que tu ne connais pas tout, tu commences à construire un beau moment. Ça fait 12 ans que je suis avec ma femme et ma fille a 10 ans donc tu construis un beau moment et tu mets en route ton truc que tu aimes et en quoi tu es bon mais aussi tu ne peux pas prétendre, pour moi l’idée d’une famille parfaite n’existe pas, il faut que tu lâches prise sur l’idée que tu te fais d’une famille, chaque famille est différente, certains parents sont ensembles, certains ne le sont pas…
G: familles recomposées pas vrai?
J: exactement donc pour moi, tout revient à être qui tu es et ne pas avoir le sentiment qu’il faut que tu montres cette image au monde que tu es ce type de famille, je crois pas à ça mec. La famille c’est de l’amour, c’est se soutenir les uns les autres et chaque famille est différente.
G: et gentillesse et reconnaissance
B: c’est un super papa
J: merci
B: c’est un super papa
G: tu apprends de lui? Tu l’observes?
B: absolument
G: As-t-il déjà essayé de faire le père avec toi?
B: tu vois j’ai de la chance car mes deux frères sont pères et tu sais la chose la plus importante c’est qu’ils sont là.
B:Oui ils sont là, c’est leur priorité nº1 tu sais. Mais je pense avec Good Charlotte, ça a affecté tous les gars, tu sais. Maintenant tout le monde est marié, tout le monde a des familles et la famille de chacun est la priorité nº1 donc quand on revient sur le devant de la scène, cela remet tout en perspective, cela rend tout plus facile. C’est genre, qu’est ce qu’on devrait faire là? Ah oui faisons ça c’est bien ou ne faisons pas ça. J’ai le sentiment que le groupe est plus honnête/réel depuis que nous avons commencé
J: aussi en tant que père, tu es présent, je trouverai une solution ne t’inquiètes pas, ça ira. C’est notre façon de fonctionner tout le temps (***MO = modus operandi=façon de travailler)
Oh on trouvera la solution, ça ira
G: pareil avec le groupe?
J: pareil avec le groupe, oui on dit tous on trouvera la solution…
Fin de la deuxième partie – 21m58s
Joel et Benji dans The Strombo Show [3ème partie] – GCflag
[…] de l’interview de Joel et Benji dans The Strombo Show. La deuxième partie s’arrêtait à 21m58s. Écoutez la première partie si ce n’est pas encore […]